En
2002, arrive ce qui reste le film le plus célèbre de son auteur, mais
aussi du cinéma indien tout entier : Devdas. Il s'agit de la dixième
adaptation du très populaire roman de Sarat Chandra Chattopadhyay, écrit
en 1917, et dont une première version, muette, avait été tournée en
1928. Le film crée d'abord l'événement pour son budget record : plus
de 13 millions de dollars. Un montant justifié par l'ampleur spectaculaire
des décors et par la présence de deux des plus grandes stars de Bollywood
: Shah Rukh Khan et Aishwarya Rai. Mais le succès international de cette
fresque, couronnée de nombreuses récompenses, et présentée au festival
de Cannes 2002, impose le nom du cinéaste sur la scène mondiale.
L'histoire est connue de tous les Indiens : une histoire d'amour qui
va au-delà de tous les drames... et même de la mort. Devdas (Shah Rukh
Khan) et Paro (Aishwarya Rai) s'aiment depuis leur plus tendre enfance.
Mais leurs différences de classes les séparent, et Paro se résout à
en épouser un autre. Accablé, Devdas se réfugie dans l'alcool. Même
l'attention et la tendresse de la belle Chandramukhi (Madhuri Dixit)
ne parviennent à apaiser sa douleur. L'homme se laisse mourir de désespoir.
Mais il a un dernier souhait avant de s'en aller : revoir Paro une ultime
fois...
Après avoir signé l'une des plus grandes pages du cinéma Bollywood,
Sanjay Leela Bhansali décide de changer de registre. En 2005, Black
le fait de nouveau se pencher sur l'un des thèmes qui a nourri son premier
film : le monde du silence, la difficulté de communiquer lorsqu'un être
est privé de la vue, de l'ouie, de la parole, ou des trois à la fois.
Mais là, le traitement est radicalement différent : ni chants, ni danses,
rien qu'un univers onirique marqué par la présence de la neige et par
une poésie à fleur d'écran, et transcendé par l'interprétation de l'une
des légendes du cinéma indien, Amitabh Bachchan, et de l'une de ses
jeunes stars montantes, Rani Mukherji.
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