Black, un film de Sanjay Leela Bhansali, avec Rani Mukherji et Amitabh Bachchan.


Image : scène de tournage du film Black.

Le réalisateur Sanjay Leela Bhansali.

Le premier souvenir de cinéma de Sanjay Leela Bhansali remonte à l'année de ses trois ans. Son père l'emmène dans un grand studio et le laisse sur un plateau de tournage pendant qu'il va voir des amis. Une scène de cabaret est en train d'être tournée. Le petit garçon n'a jamais oublié ce spectacle plein de couleurs et de magie qui s'est déroulé devant lui...

Des années plus tard, Sanjay Leela Bhansali décroche un diplôme de montage. Passionné de musique et de ballet, il a étudié la danse pendant trois ans avec Natbar Maharana et a chorégraphié plusieurs spectacles pour le petit écran. Son film de fin d'études, Khamoshi, lui vaut des éloges. Il travaille ensuite sur la mise en scène des chansons du film 1942, A Love Story de Vidhu Vinod Chopra.

En 1996, il tourne son premier long métrage : Khamoshi, The Musical. Le film narre l'histoire d'une jeune fille (jouée par Manisha Koirala) née de deux parents sourds-muets. Tiraillée entre le monde du silence et celui des sons, elle se réfugie dans la passion de la musique, mais, malgré une voix sublime, se condamne à vivre une existence presque muette, comme celle que connaissent son père et sa mère. Jusqu'au jour où un musicien de Bombay (Salman Khan) tombe amoureux d'elle, et de ses silences... Cette comédie musicale au thème ambitieux vaut à son scénariste-réalisateur d'excellentes critiques et plusieurs récompenses.

En 1999, Sanjay Leela Bhansali tourne Hum Dil De Chuke Sanam. La musique est encore au cœur de l'histoire. Samir (Salman Khan) arrive d'Italie afin d'étudier aux côtés de Pandit Darbar (Vikram Ghokle), un chanteur classique réputé. Il tombe amoureux de sa fille Nandini (Aishwarya Rai). Hélas, celle-ci est déjà promise à Vanraj (Ajay Devgan)... Cette fois, les récompenses pleuvent sur ce mélodrame aux chansons et aux danses particulièrement envoûtantes.

Image : scène de tournage du film Black.

En 2002, arrive ce qui reste le film le plus célèbre de son auteur, mais aussi du cinéma indien tout entier : Devdas. Il s'agit de la dixième adaptation du très populaire roman de Sarat Chandra Chattopadhyay, écrit en 1917, et dont une première version, muette, avait été tournée en 1928. Le film crée d'abord l'événement pour son budget record : plus de 13 millions de dollars. Un montant justifié par l'ampleur spectaculaire des décors et par la présence de deux des plus grandes stars de Bollywood : Shah Rukh Khan et Aishwarya Rai. Mais le succès international de cette fresque, couronnée de nombreuses récompenses, et présentée au festival de Cannes 2002, impose le nom du cinéaste sur la scène mondiale.

L'histoire est connue de tous les Indiens : une histoire d'amour qui va au-delà de tous les drames... et même de la mort. Devdas (Shah Rukh Khan) et Paro (Aishwarya Rai) s'aiment depuis leur plus tendre enfance. Mais leurs différences de classes les séparent, et Paro se résout à en épouser un autre. Accablé, Devdas se réfugie dans l'alcool. Même l'attention et la tendresse de la belle Chandramukhi (Madhuri Dixit) ne parviennent à apaiser sa douleur. L'homme se laisse mourir de désespoir. Mais il a un dernier souhait avant de s'en aller : revoir Paro une ultime fois...

Après avoir signé l'une des plus grandes pages du cinéma Bollywood, Sanjay Leela Bhansali décide de changer de registre. En 2005, Black le fait de nouveau se pencher sur l'un des thèmes qui a nourri son premier film : le monde du silence, la difficulté de communiquer lorsqu'un être est privé de la vue, de l'ouie, de la parole, ou des trois à la fois. Mais là, le traitement est radicalement différent : ni chants, ni danses, rien qu'un univers onirique marqué par la présence de la neige et par une poésie à fleur d'écran, et transcendé par l'interprétation de l'une des légendes du cinéma indien, Amitabh Bachchan, et de l'une de ses jeunes stars montantes, Rani Mukherji.

Image : scène du film Black.
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